En Europe, seules quelques petites mines situées en République Tchèque et en Roumanie continuent à produire de l’uranium, et cela en très petite quantité. Les grands consommateurs d’uranium, eux, ne l’exploitent plus depuis plusieurs années (la France a arrêté depuis 2001). Il est donc faux de croire que l’électricité nucléaire est une source énergétique « locale ». Elle est au contraire une source de dépendances au niveau des importations de matières premières et des multinationales.
Il faut également savoir qu’environ 70 % des réserves mondiales d’uranium se trouvent sur des terres abritant des populations indigènes. L’impact de l’exploitation d’uranium sur ces populations n’est autre que la destruction de leurs villages, leurs pâturages, ainsi que l’empoisonnement de leur eau.
Danger pour les populations
En 2008, le gouvernement du Niger a vendu 122 concessions à des investisseurs étrangers dans le nord du pays, et cela pour des fins d’exploitation de minerai d’uranium. Cette décision a été prise sans consultation du peuple Touareg qui vit dans cette région du pays. Ces Touaregs risquent ainsi de se faire exproprier et chasser, comme c’est le cas dans plusieurs régions uranifères du globe. Le cas le plus marquant est celui du 26 janvier 1996 à Chatijkocha en Inde, où, aidés par la police, des bulldozers de l’entreprise minière ont entamé la destruction sans préavis de plusieurs maisons, granges et champs de labours afin de gagner plus de place afin d’étendre les mines d’uranium.
Cette constante demande d’espace se traduit par la faible teneur en uranium des minerais extraits. En effet, avec une teneur en uranium de 0,2 %, chaque tonne de minerai d’uranium extraite produit 998 kilos de boues toxiques. Ces boues finissent le plus souvent dans des bacs de décantation et des lacs artificiels. Pourtant, ces déchets contiennent encore 85 % de la radioactivité du minerai ainsi que de nombreux poisons, dont l’arsenic. Les substances radioactives contenues dans ces déchets continuent de polluer l’air ainsi que les nappes phréatiques pour des milliers d’années. Pourtant, les mesures de sécurité pour le confinement de ces déchets ne sont que rarement respectées.
Plusieurs exemples décrivent bien cette lacune : depuis des dizaines d’années, des substances toxiques et radioactives qui s’échappent de la mine Atlas à Moab (Utah/USA) s’écoulent dans la nappe phréatique et, à partir de là, se déversent dans le fleuve Colorado qui se trouve à proximité et qui alimente 18 millions de personnes en eau potable. Au Kazakhstan, la poussière radioactive issue des résidus secs met en danger les 150 000 habitants de la ville d’Aktau. Et selon les Nations Unies, les innombrables décharges de boue d’uranium situées dans les étroites vallées montagneuses kirghiz représentent une « cause potentielle de catastrophe internationale ».
L’exploitation de l’uranium fait main basse sur les précieuses réserves d’eau potable.
Pour extraire l’uranium du minerai, d’énormes quantités d’eau sont indispensables. Or, dans plusieurs régions d’exploitation de l’uranium, l’eau est une matière première rare. L’entreprise namibienne de distribution des eaux NamWater a calculé que la mise en service des mines d’uranium prévues en Namibie entraînera un manque de 54 millions de mètres cubes d’eau, soit 11 fois plus que la production du delta Omaruru (Omdel). Cet énorme besoin en eau par les mines et les installations de traitement du minerai d’uranium est en concurrence avec les besoins en eau des êtres humains, du bétail et de l’agriculture.
L’exploitation de l’énergie nucléaire apporte certes un bénéfice pour les pays l’utilisant comme source d’électricité, mais cela au détriment de populations n’y trouvant aucun avantage. En effet, les régions d’exploitation de l’uranium se situent pour la majorité dans des pays pauvres n’ayant pas les ressources nécessaires pour construire une centrale nucléaire. Au final, ces populations se retrouvent chassés de leurs terres et vivent dans un environnement qui sera plus qu’hostile pour leurs descendants.
Devons-nous quitter le nucléaire? Inévitablement. Pensez-y. A chaque énergie consommée par le nucléaire, c’est plusieurs personnes chassées de leurs terres d’origine.
L’exploitation de l’uranium est vraiment quelque chose que l’on devrait arrêter au plus vite, dans la mesure du possible.
Personnellement, je proposer à mes clients d’économiser leur énergie. Suite à un audit, je leur donne différentes recommandations pour isoler mieux leur habitation … Soit, pour éviter tout gaspillage et ainsi, de recourir au nucléaire.
Merci pour ce très bon article.