Le vin bio, un secteur plein d’avenir en France

Après l’abandon du projet de règlement du vin bio en juin 2010, beaucoup ont misé sur une mort annoncée de ce produit. L’état actuel du vin bio semble démentir ces pronostics…Le vin bio en quelques mots

Depuis deux dizaines d’années, la mention « AB » a commencé à apparaître sur les bouteilles de vin des distributeurs français. Concrètement, ce terme désigne un vin produit à partir de raisins issus d’une agriculture biologique (AB). Le viticulteur qui propose ce produit écolo ne fait donc pas usage de pesticides, ni d’insecticides sur ces champs. La mention « bio » sur ces étiquettes ne concerne donc que les raisins utilisés pour la production. Le processus de fermentation dans la cave ne fait effectivement pas l’objet d’une stricte réglementation. Cependant, des organismes privés ont instauré une charte de contrôle de la vinification en cave. Les vignerons qui ont ratifié cette convention s’engagent à respecter une procédure de fermentation bio, qui proscrit ou limite l’usage de soufre et de sulfite lors de la vinification. Dans l’Hexagone, 4 différentes chartes sont notamment à noter, dont la Fnivab (Fédération nationale des vins issus d’AB), l’OPABA ou Organisme de promotion de l’agriculture bio en Alsace, le Biodyvin et le Demeter.

L’essor du vin bio en France

Au début des années 2000, le vin bio a connu un essor non négligeable en France. En 2009, près de 7 % des vignes françaises, l’équivalent de 60 000 ha, disposaient de la certification « bio ». D’après la Fédération nationale des vins de l’agriculture bio ou Fnivab, ce secteur connait un développement exceptionnel, notamment avec les nombreuses reconversions annuelles de viticulteurs au bio. Rien qu’en 2009, ces derniers ont vu leur chiffre augmenter de 52 % par rapport à l’année 2008. Les vins bio ont de leur côté connu une progression de 34 % sur trois ans, qui porte à 254 millions d’euros la valeur de ce marché durant cette même année. Cet essor de la viticulture bio a fait de la Métropole le deuxième plus grand producteur de vin bio en Europe, après l’Italie et juste devant l’Espagne. Et avec les 110 000 litres de production enregistrés à la fin de la saison 2010, le pays semble encore bien parti pour rivaliser avec l’Italie dans ce domaine.

De meilleures perspectives pour le vin bio ?

Malgré cet essor, ce produit rencontre quelques difficultés qui nécessitent certaines prises en considération des autorités européennes. Car fabriquer du vin au label « AB » incombe 20 % de surcoût d’exploitation pour 30 % de rendement en moins. Les vignerons sont de ce fait obligé d’écouler leur vin bio à un prix 20 % supérieur à l’ordinaire, une valeur qu’ils jugent encore en dessous de leur espérance. Aussi, même avec le contrôle de la vinification en cave par les organismes privés, le vin bio fait encore des sceptiques auprès des adeptes du vin de terroir. Ce vin remporte cependant un grand succès auprès des personnes soucieuses de l’environnement en France et à l’étranger. Pour preuve, 70 % de la production française s’exporte dans le monde entier et la demande ne cesse de s’accroître. Un phénomène qui contraste beaucoup avec la baisse des ventes du vin conventionnel dans l’Hexagone.


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