Preuve que la nature et la solidarité font très bon ménage, l’échange de graines, le cojardinage et les boîtes à dons consacrées au jardinage sont en plein essor, pour le bien de tous: la planète et nous les êtres humains!
La liberté d’échanger des graines
Les sites pour acheter ou échanger des graines ne manquent pas sur la toile, l’association de semences Kokopelli est bien sûr une référence pour trouver des graines rares: tomates jaunes, melons verts et oranges, il y en a pour tous les goûts et de toutes les couleurs! D’ailleurs, cette distribution de semences paysannes n’a pas été sans déboires avec la justice pour l’association car ce n’est qu’à partir du 11 juin 2020 que la loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires, parue au Journal officiel, autorise la vente de semences paysannes aux jardiniers amateurs. Durant des années Kokopelli s’est battu pour pouvoir distribuer des semences rares et pour que les jardiniers amateurs puissent les planter, récolter leurs fruits et légumes puis récupérer les graines pour pouvoir les échanger. C’est donc une victoire importante pour les collectifs d’agriculteurs et de paysans qui demandaient depuis des années ce droit de pouvoir vendre leurs propres semences, interdit depuis 1932, même si cela reste interdit pour les agriculteurs et professionnels. Grâce à Kokopelli et les changements récents dans la loi, de plus en plus de passionnés échangent leurs graines comme sur Grainesbio.com par exemple.
D’autres initiatives pour la promotion de l’échange de semences
Cela dit, tout ne se fait pas “online”, des initiatives se développent comme à Rouen où la ville a installé des boîtes à dons consacrées au jardinage. Cette idée originale à été lancée pour inciter la population à remettre les mains dans la terre tout en relançant l’économie circulaire et locale, les boîtes à dons ont été installées aux Jardin des plantes de Rouen faisant suite à un appel à projets citoyens lancé par la ville de Rouen en 2018. Ce sont de petites cabanes en bois pour tous où les gens peuvent y laisser ou prendre des boutures, des graines, des livres, des outils de jardinage et tout ce qui est en lien avec l’agriculture responsable. Si cela vous intéresse vous trouverez plus d’informations ici.
Une autre initiative intéressante: les plateformes en ligne comme Plantezcheznous qui mettent gratuitement en relation des personnes qui ont un jardin mais qui ne l’utilisent pas pour diverses raisons, avec des gens qui voudraient bien planter leurs graines et cultiver un potager mais n’ont pas de jardin. La seule condition est de partager en échange les récoltes de fruits et de légumes. L’échange, ou la mise à disposition de jardins, s’inscrit dans une autre démarche de l’économie locale et solidaire et se développe dans de nombreux pays au-delà de la France et ses départements et régions d’outre-mer.
L’échange de graines, le cojardinage et les boîtes à dons ont donc un grand avenir et c’est tant mieux! Si le troc de graines existe depuis des millénaires et est le moyen d’expansion de nombreuses variétés et cultures à travers le monde, on ne peut que se réjouir que le phénomène s’accélère grâce à internet et aux mouvements qui prônent un retour de la diversité des cultures afin de protéger la biodiversité et la planète. L’agriculture urbaine est également un tremplin au développement des échanges de graines comme l’indique le site Grainesbio.