La thalassothermie. C’est ainsi que ce se nomme ce processus par lequel l’on produit de l’énergie, chaude ou froide, via la mer. La ville de Marseille expérimente dans un quartier dédié, l’écoquartier baptisé « Smartseille » (en référence aux smart cities).
Smartseille, innovante en matières d’énergies propres
Jadis accueillant une usine de production de gaz sur plus d’un hectare, le quartier « Smartseille » se veut écologique notamment en matière d’innovation urbaine avec par exemple des voitures qui roulent à l’électrique ou des places de parking mutualisées. Il accueille désormais des habitations (plus de 400 logements) mais aussi des bureaux, jardins et commerces.
Le rôle et l’importance de la mer
On ne cesse de répéter l’importance de la mer et des océans pour notre survie ainsi que celle de la faune et la flore. Mais le rôle maritime ne s’arrête pas là : depuis 2018, un écoquartier a fait son apparition à Marseille. Il est directement lié au rôle que joue la mer car la récupération des calories générées par celle-ci est destinée à fournir plus de 500 000m² de bâtiments (habitations, bureaux…) en énergie chaude comme froide. En d’autres termes, la mer permettrait la climatisation ainsi que l’eau chaude sanitaire dans tout un quartier et pas des moindres, la zone Euroméditerranée 2.
C’est le réseau intelligent Massileo conçu par Optimal Solutions qui a permis de mettre en place ce processus. Notons également que le quartier « Smartseille » est le premier à s’être affilié avec Massileo, en 2016.
Fonctionnement de la thalassothermie
Le fonctionnement de la thalassothermie est complexe. Aussi nous vous en proposons une explication concise : de l’eau est prélevée à faible profondeur au sein du port de Marseille. Sa température oscille entre 12 et 24°C selon la saison de prélèvement.
Une boucle d’eau douce est installée pour échanger les calories de l’eau prélevée avec l’eau non prélevée de la mer. Reliée à des pompes à chaleur réversibles, la boucle d’eau douce permet à ces dernières de faire varier la température à la hausse ou à la baisse. Ce processus produit à terme du chauffage, de la climatisation ou de l’eau chaude.
Autre avantage de ces pompes à chaleur réversibles, et pas des moindres : les bâtiments du smart-quartier de Marseille peuvent échanger leurs calories. En pratique, la chaleur fournie par le climatiseur d’un bâtiment peut servir à fournir de l’eau chaude à un autre et ainsi de suite. On peut d’ailleurs parler de « solidarité énergétique ». C’est ainsi que la plupart (75%) de l’énergie de « Smartseille » provient d’énergies renouvelables.
Un avenir prometteur
Le système de thalassothermie pourrait ainsi diminuer les émissions de Co2 de 80% et s’adapte aux zones à forte densité de population, comme c’est le cas de la ville de Marseille. En effet, la zone de thalassothermie compte s’étendre sur une plus large surface jusqu’à 700 000 m².
Toutefois, Marseille n’est pas la zone française à employer ce dispositif. En effet, Monaco comprend plus de 70 dispositifs de thalassothermie grâce auxquels 17% de l’énergie thermique est produite et consommée sur le territoire. Une économie de l’équivalent de 15 000 tonnes de pétrole.
Des études ont montré que le dispositif de thalassothermie ne portait pas préjudice aux espèces marines car les variations de température provoquées par les rejets d’eau ne dépassent pas 1°C. Le dispositif est donc en bonne voie dans le développement des énergies propres et renouvelables…à condition de prendre soin de nos mers et océans !