La prise de conscience a commencé et de plus en plus d’États se tournent vers les énergies renouvelables, souvent avec comme objectif de les substituer aux énergies fossiles ou au nucléaire.
La transition n’est pourtant pas seulement l’affaire des gouvernements et les particuliers sont à présent encouragés à participer eux aussi à cette révolution verte.
Un modèle de transition vers les énergies renouvelables
Les années 90 ont marqué un tournant important dans l’histoire de la consommation énergétique. C’est au cours de cette décennie que le monde a connu le premier territoire alimenté totalement par les énergies renouvelables (EnR) : l’île danoise de Samso.
Cet exploit a été réalisé suite à un défi lancé par le gouvernement danois auprès de cinq îles du pays. Son parc éolien (terrestre et marin) important couvre la totalité des besoins en électricité. Le réseau de chaleur est également couvert par des EnR comme le solaire et la biomasse.
Pionnière en la matière, l’île veille désormais à la rénovation de l’ensemble de son parc automobile pour parvenir, d’ici à 2030, à bannir la totalité des énergies fossiles. Une réussite qui ajouterait une nouvelle date importante dans l’histoire des énergies renouvelables.
Depuis, l’exemple de l’île danoise a inspiré plusieurs régions du monde à procéder à la transition, preuve que le défi est possible à relever. L’ADEME confirme les espérances avec son rapport « 2050 : 100 % EnR en France », publié en 2016.
« Moderniser les infrastructures et revoir les modes de consommation »
La transition commence par un changement de comportement globalisé
D’après le rapport, le chantier le plus important pour réussir la transition énergétique concerne les infrastructures et notre mode de consommation. Des missions qui peuvent être réalisées par tout un chacun.
Ainsi, souscrire chez un fournisseur d’énergies renouvelables constitue un bon point de départ, pour l’ensemble de la société civile. Preuve que la transition passe par un comportement écoresponsable de la part des ménages comme des entreprises.
La prise de conscience tend à se généraliser. Pour preuve, des particuliers procèdent à des travaux de rénovation énergétique à leur domicile, tout comme des petites communes et parfois des régions entières.
« Earthship » la première maison normande 100 % autonome
Apparu aux États-Unis pendant les années 1970, le concept du « earthship » (vaisseau-terre ou géonef) est simple : proposer un habitat conçu en matériaux recyclés qui fonctionne en totale autonomie énergétique.
Une idée qui a séduit un couple belge et ses trois filles, qui ont racheté en 2008 la première infrastructure française du genre au sein la commune de Ger, dans la Manche.
Une maison bioclimatique non reliée au réseau électrique ni à l’eau courante
Pour assurer son besoin en électricité, cette géonef est alimentée par un ensemble de panneaux solaires disposés sur la façade sud de l’habitacle, une construction réalisée minutieusement, avec une inclinaison étudiée, pour disposer d’une exposition solaire optimale, autant en hiver qu’en été.
L’installation suffit à alimenter un réfrigérateur, une machine à laver ainsi qu’un ordinateur portable, utilisés par cinq personnes. Pas de plaques électriques dans la cuisine, à la place une cuisinière au gaz, alimentée par bonbonnes.
En cas de temps de pluie prolongé pendant plusieurs jours, la géonef dispose d’un poêle en guise de chauffage d’appoint pour pallier aux déficiences solaires. Mais la pluie n’est pas l’ennemi de la maison pour autant.
Au contraire, grâce à deux citernes situées en contrebas du toit et un système de gouttière et filtrage, la géonef récupère et traite les eaux de pluie pour se fournir en eau potable.
Le système d’évacuation ne gaspille aucune goutte, mais irrigue les jardinières avant de venir alimenter la chasse d’eau et finir sa course dans la fosse septique. Plusieurs dispositifs de filtrage des eaux sont installés tout au long du parcours aquatique.
Le propriétaire des lieux est fier de pouvoir vivre en totale autonomie, toutefois pour lui la géonef est une infrastructure qui devrait rester marginale. Il constate toutefois que de nombreuses maisons modernes se calquent et déclinent les dispositifs écologiques pour la conception de l’infrastructure.